• Histoire du Village T1: Manigances de Denis-Martin Chabot

     

     

     


    Des hommes ne savent pas aimer. Ils ne savent pas s’aimer. Manigances, un disco-bar du Village gai de Montréal mais aussi une histoire d’amour et de meurtre où le sexe explicite, parfois sordide, conduit le lecteur haletant de page en page dans un suspens où l’issue n’est jamais certaine.

    Dans Manigances, l’amour et la haine, la passion et la vengeance, le plaisir et la douleur se côtoient indistinctement. L’histoire se déroule en pleine sous-culture gaie, au début des années 80, années d’innocence, de découverte, de témérité mais aussi années de danger, de malaise et de mal-être.

    Ce roman de Denis-Martin Chabot constitue le premier tome d’une saga qui se déroule entre Montréal et Québec, en passant par le Royaume-uni.

     

    Description: Les chroniques de Wôrjan _ M.B. Intem

     

      

    Tout d'abord, je tiens à remercier le forum A&M et Fondation Culture LGBT pour ce partenariat.

    Manigances, de Denis-Martin Chabot, est le premier tome d'une saga qui se déroule principalement au Québec. C'est un roman gai qui se concentre sur l'homosexualité masculine des années 60 à 80. On peut y voir évoluer plusieurs personnages qui ont eu des histoires d'amour ou des aventures entre eux. Toutes ces relations s'imbriquent et se confondent ; on oscille entre l’amour, la passion et la haine, émotions encore accrues par la condition des homosexuels durant cette époque. Les scènes de sexe sont détaillées et parfois crues ; ce roman ne convient donc pas à tous les publics.

    Je vais être honnête : j'avais peur de lire un roman érotico-gai, m'attendant à quelque chose de barbant ou qui ne me toucherait pas. J'avais tort et tant mieux ! En effet, ce roman a été une agréable lecture dont je retiens deux aspects.
    Premièrement, on peut suivre et découvrir l'évolution de l'homosexualité au Québec durant une époque où l'on commençait tout juste à aborder le sujet. La différence entre ville et campagne, la ville d'Amsterdam déjà unique, comment un jeune de la campagne découvre son attirance pour les hommes, la question du SIDA quasi inexistante, le manque de tolérance et d'objectivité parmi les forces de l'ordre ; toutes ces problématiques sont abordées d'une manière légère et nous n'y faisons pas forcement attention.
    C'est là qu'arrive mon second point. La lecture est agréable, les relations compliquées, mais saisissantes. Les émotions ressenties sont nombreuses et régulières et on peut très facilement passer au-dessus de la question de l'homosexualité.
    Il faut quand même ajouter que les scènes de sexe sont très bien décrites et toutes un peu bestiales, mais ça ne m'a pas gênée puisque cela collait bien au récit et que le trop de sentimentalisme peut parfois être écœurant.

    Concernant l'écriture de Denis-Martin Chabot, elle est vive, imagée et j'ai trouvé que le rythme de la lecture s'accélérait au fil des pages. Ce rythme et tous les petits détails apportent à la lecture une fluidité qui nous amène à terminer ce livre sans même nous en apercevoir. Les expressions québécoises sont nombreuses, mais les annotations en bas de pages permettent au lecteur de saisir ce qu'il ne comprend pas.
    Mais — eh oui il faut toujours un mais — j'ai trouvé que l'alternance, tout au long de la lecture, entre des scènes se déroulant dans la jeunesse d'un personnage en 1970 et celles de 1984 pouvait parfois perdre le lecteur. J'ai du plusieurs fois remonter mes yeux sur le titre de la section afin de bien me situer dans le récit. Cela vient peut-être du fait que j'ai lu le livre en format numérique et que je n'en ai pas l'habitude. Néanmoins, cette alternance, une fois saisie, apporte beaucoup de sens et de rythme à la lecture qui serait, d'après moi, trop lourde si toutes les scènes étaient décrites une à une et chronologiquement. Le suspense est aussi bien présent grâce à ce procédé.

    Finalement, cette lecture a été une agréable découverte. C'est un roman à ne pas confier à tout le monde en raison des scènes sexuelles explicites, mais qui pourrait plaire à plus de lecteurs que je ne le pensais au premier abord. Je tenais donc une nouvelle fois à remercier le forum A&M et Fondation Culture LGBT de m'avoir fait découvrir ce roman et de m'avoir invitée à reconsidérer mes préjugés.

     

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